Un Dimanche à Biarritz

Je me réveille sous des épais flancs de nuages blancs.
De ma fenêtre, l’océan baille, gronde, envoûte les passants.
Tel un mur de coton, le ciel efface les contours mais laisse tout entendre.
Les goélands volent et chantent “Egun on, levez-vous !”

Au loin, les montagnes protègent les cœurs absents.
En bas, les surfeurs courent à l’eau, aux petits pas trottants.
Du salon, je les observe, sourire en coin, mon eau de coco à la main.
Le matin, Biarritz respire la douceur d’une fleur et la fougue d’un loup.

A midi, La pluie résonne à foison, réveille les peurs.
Dehors, l'orage dénoue les nœuds des horreurs.
Dedans, l’avenir se dessine, doux, lumineux, au rythme des gouttes.
Je fais de la musique, un ré mineur heureux. Ecoute.

Le vent frissonne des silences, égarées dans la lueur.
Un frisson traverse mon âme, tel un éclair, un miroir.
Calmement, je revis. La nature vibre en moi.
Une émotion pure, je chante sans peur.

19h. Le soleil se couche, une nouvelle danse commence.
Les éclaircies glissent du bleu nuit au safran.
Les vagues murmurent “tout renaît à présent”.
Amour bleu, je redeviens l’enfant d’un instant.

Le soir, Sault berce la maison. Le corps iodé se pose.
Les étoiles apparaissent, le Patxaran disparaît doucement.
Des heures à refaire le monde, je m’endors, l’âme en prose.
8h. Je me réveille sous des flancs lourds de nuages blancs.

Crédit Photos : Sebastien Zanella